ONG et Gardes Côtes Italiens main dans la main pour sauver des vies en mer
25 juillet 2017

L’Aquarius affrété par SOS MEDITERRANEE et opéré en partenariat avec MEDECINS SANS FRONTIERES a recueilli à son bord dimanche 419 naufragés secourus précédemment en pleine Méditerranée par des unités des Gardes Côtes italiens et des ONG.

Dimanche matin, l’Aquarius a été contacté par le MRCC Rome recevant l’instruction de faire route vers les eaux internationales à l’est de Tripoli, pour le transbordement de 118 personnes secourues préalablement par l’unité des Gardes Côtes Italiens CP941.

Le MRCC Rome, qui coordonne les opérations de sauvetage en Méditerranée Centrale au large de la Libye, a ensuite demandé à l’Aquarius de retourner dans la zone ouest de Tripoli afin d’accueillir à son bord 301 personnes secourues préalablement par l’ONG ProActiva Open Arms et les équipes du Prudence, affrété par Médecins Sans Frontières. Le transbordement des naufragés a eu lieu en fin de journée dimanche.

L’Aquarius a ensuite reçu l’instruction de la part du MRCC de faire route vers le nord pour accompagner les naufragés vers un “port of safety” dans le sud de l’Italie.

“ONG et Gardes côtes Italiens main dans la main”

“Le transbordement des naufragés vers l’Aquarius a permis aux autres unités de sauvetage de rester en mer et d’être prêtes à intervenir sur d’autres opérations. Les conditions météorologiques laissaient malheureusement planer le spectre de nombreuses traversées” a expliqué Hauke Mack le coordinateur des opérations de sauvetage de SOS MEDITERRANEE.

“Ces opérations montrent que les Gardes côtes italiens et les ONG comme SOS MEDITERRANEE opèrent quotidiennement main dans la main avec un seul objectif commun : sauver le plus de vies possible” a souligné Fabienne Lassalle, directrice générale adjointe de SOS MEDITERRANEE.

“Le bateau s’est cassé, l’eau nous arrivait à la taille”

Les rescapés témoignent d’une situation toujours plus dramatique en Méditerranée. “Nous ne savions pas où nous allions. A bord du canot les gens commençaient à se bousculer, le bateau s’est cassé, l’eau nous arrivait jusqu’à la taille. L’essence a commencé à couler et ça brûlait. Les sauveteurs sont arrivés, nous ont donné des gilets de sauvetage, mais des gens sont tombés dans l’eau. A un moment, je me suis étouffé dans le bateau, je ne pouvais plus respirer, il y avait trop de gens à bord” a raconté un des naufragés secouru par l’Aquarius.

Les naufragés accueillis à bord de l’Aquarius sont originaires de plus de 22 pays différents : pour la plupart de pays d’Afrique de l’Ouest (Nigeria, Guinée Conakry, Cameroun…), mais aussi du Bangladesh, de Libye, d’Egypte ou encore du Soudan. Parmi les personnes secourues dimanche en Méditerranée figurent 44 femmes, dont 11 sont enceintes, et 61 mineurs non accompagnés.

L’un de ces mineurs non-accompagnés a quitté Bangui après que sa mère ait été tuée pendant la guerre. Croyant trouver refuge au Cameroun, il s’est retrouvé en proie aux violences commises par Boko Haram, et pris la direction du Niger, puis de l’Algérie puis de la Libye où il a été enlevé, emprisonné dans un camp, dépouillé de tous biens, forcé à travailler avant d’être poussé à bord d’un canot pneumatique en Méditerranée.

“Nous appelons encore une fois les gouvernements et institutions internationales à prendre leurs responsabilités face à cette crise humanitaire qui se déroule aux portes de l’Europe et à déployer d’urgence un dispositif de sauvetage institutionnel adéquat en Méditerranée”  a déclaré Fabienne Lassalle, directrice adjointe de SOS MEDITERRANEE.

Depuis le début de l’année 2017, l’Aquarius a accueilli à son bord 10.531 personnes. 8.380 ont été secourues directement par les équipes de SOS MEDITERRANEE, 2151 ont été accueillies à bord après un transbordement.