Matthijs, membre de l’équipe de marins-sauveteurs
15 octobre 2020

Matthijs s’est engagé dans des missions de sauvetage en mer à l’âge de 26 ans. Né près d’Anvers, en Belgique, en 1993, cet ancien horloger a obtenu son diplôme d’ingénieur maritime à l’Académie maritime d’Anvers en 2016.

 

Matthijs a commencé sa carrière de marin en tant qu’ingénieur dans une entreprise de dragage. Il aimait voyager à travers le monde, de l’Europe au Moyen-Orient, en passant par l’Asie du Sud-Est et l’Afrique de l’Ouest, mais au bout de deux ans et demi, le besoin de mettre ses compétences au service de causes sociales et/ou environnementales s’est fait sentir. Voir les nouvelles sur les naufrages dans les médias l’a amené à rejoindre SOS MEDITERRANEE en 2019. En tant que membre de l’équipe de pont, Matthijs est l’une des premières mains tendues aux rescapés au moment de leur embarquement à bord de l’Ocean Viking. À ce jour, il a participé à cinq missions de sauvetage en Méditerranée centrale. De fin juillet à fin septembre, Matthijs était à bord de l’Ocean Viking, détenu en Sicile, afin d’entretenir le navire et l’équipement de sauvetage avec plusieurs autres membres de l’équipe. 

Dessin : Hippolyte 

« Après avoir participé à mon premier sauvetage, j’ai été dépassé par le nombre de personnes sur le pont de l’Ocean Viking. Il m’est encore parfois difficile de surmonter les différences de trajectoires de vie que nous avons avec les rescapés et les raisons pour lesquelles nous nous sommes tous retrouvés sur le même bateau. C’est toujours réconfortant quand les survivants nous montrent leur reconnaissance, mais cela crée parfois une fausse dynamique de pouvoir que j’aimerais parvenir à effacer. J’aimerais pouvoir me connecter avec eux en totale égalité.

Bien que d’être bloqué à quai soit révoltant, nous essayons de rester positif. Nous travaillons à l’amélioration du navire, à l’entretien du matériel de sauvetage et maintenons l’inventaire de nos équipements à jour. Avec mes collègues, nous suivons de près ce qui se passe en Méditerranée centrale. C’est frustrant de savoir que la plupart des navires de recherche et de sauvetage des ONG sont empêchés d’opérer sur la route migratoire maritime la plus meurtrière du monde. Néanmoins, nous espérons que nous serons bientôt autorisés à retourner en mer. Je suis convaincu que le travail que nous menons a une influence. J’espère contribuer à former une opinion publique humaniste ».

Crédit photo de couverture : Anthony Jean / SOS MEDITERRANEE